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Un monastère, perdu tout au Nord de la Russie, sur une île de la mer Blanche. Un moine qui est un original, vivant en marge, dans une cabane, il est chargé d’entretenir la chaudière à charbon du monastère. Mais ce moine un peu à part est profondément bon, c’est un homme de prière, il se sent profondément coupable devant Dieu, à la suite d’un meurtre qu’il pense avoir commis tout jeune, sous la pression de nazis qui le terrorisaient. On pense en le voyant au starets Silouane, ce grand mystique du Mont Athos, tellement habité par la distance infinie entre lui et l’amour de Dieu : " Tiens ton esprit en enfer, mais ne désespère pas ".

 

On retrouve ici une grande tradition spirituelle de la Russie : les ermites, les " fous de Dieu ", ont toujours attiré des foules. Par son humilité, la pauvreté de sa vie, sa bonté, ce moine a acquis un grand rayonnement, des malades, des blessés de la vie viennent vers lui. Il prie pour eux, simplement, en vérité, et parfois certains s’en repartent guéris. (...)

 

Ici, il nous offre un film contemplatif, d’une grande beauté, " une photographie à la fois austère et somptueuse, la palette des noirs et des bruns, des blancs et des bleutés, un lyrisme soufflé par la nature " (Jean-Luc Douin, dans "Le Monde "). Au point de vue religieux, tout sonne très juste, le P. Anatoli est un homme d’une foi profonde, convaincu de l’efficacité de la prière, convaincu que la vie monastique est faite pour porter le poids du péché des hommes. " L’Ile repose sur deux idées ", dit lui-même Pavel Lounguine, " La première, c’est que Dieu existe. La seconde, c’est que ce qui fait un homme, c’est sa capacité à assumer le remords et le repentir ".  (...)

 

(Jacques Lefur)

L'ÃŽle, un film de Pavel Langouine

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